Les irréductibles Baulois vainqueurs du jour
Les irréductibles Baulois vainqueurs du jour
Les irréductibles Baulois vainqueurs du jour
Par Toutatis ! L’équipage de Sébastien Rogues sur Primonial remporte le classement général provisoire ce vendredi… à la maison. Les Baulois gagnent la première course du jour et ont su rester ultra réguliers (2e puis 4e) tout au long de l’après-midi. Dans des conditions météo toniques (de 12 à 22 nœuds de vent d’ouest), les 10 Ocean Fifty ont offert un spectacle magique, inoubliable pour les invités à bord, époustouflant pour le public venu en nombre sur les gradins de la digue de Pornichet. Flotteurs levés, accélérations folles, enfournements intempestifs, fumée d’embruns, vitesses proches des 30 nœuds, les équipages ont littéralement embrasé la baie du Pouliguen.
Les chiffres valent mieux qu’un long discours : 16 minutes pour réaliser le dernier parcours inshore, c’est peu et ça prouve que tout est allé vite, très vite sur le plan d’eau. Sur ces 3 courses du jour, la moindre erreur, le moindre ennui technique s’est payé cash : Realites a connu quelques déboires sur la course 1 qu’il n’a pu terminer, Solidaires En Peloton a embarqué la bouée au passage d’une marque, les manques à virer ont fait perdre beaucoup à certains équipages… Comprenez que le classement général provisoire a été largement chamboulé dans ces conditions ventées, et que les écarts se resserrent. Tant mieux ! A la veille de la grande course de 24h, le suspense reste à son comble…
Classement général provisoire
- Primonial 55 pts
- Solidaires En Peloton 52 pts
- Koesio 51 pts
- Realites 47 pts
- Le Rire Médecin – Lamotte 38 pts
- Inter Invest 36 pts
- Viabilis Océans 32 pts
- Upwind by MerConcept 29 pts
- Mon Bonnet Rose 26 pts
- Wind of Trust – Fondation pour l’Enfance 20 pts
Top départ demain à 14 h d’un offshore stratégique de 24 heures
Entre 150 et 200 milles dans des conditions météo variées, voire très faibles sur le retour vers La Baule, le menu de la course de 24 heures à trois équipiers se montre réjouissant. Les 10 Ocean Fifty quitteront la baie du Pouliguen, cap vers la presqu’île guérandaise, La Turballe, puis l’embouchure de la Vilaine. Ils pointeront ensuite les étraves vers le sud de la Vendée puis vers le way-point Pays de Loire. Ce dernier, en fonction de la météo, pourra être modifié par la direction de course. Arrivée prévue dimanche 23 juin en milieu de journée. Une course à suivre sur la cartographie du site.
Les mots des marins
Anne-Claire Le Berre, Upwind by MerConcept
« Les conditions étaient top, le vent est bien monté sur la dernière manche, jusqu’à 22 nœuds. Nous avons fait une bonne 2e course en terminant 5e, mais malheureusement un raté sur la course 3 avec un manque à virer. Globalement, nous progressons sur les manœuvres, et les nouvelles voiles (J1 et gennaker) changent bien la donne. Dans ce type de vent tonique, la moindre erreur coûte cher, elle se multiplie par 10. On constate qu’il est important de faire les choses simplement, choisir la bonne route d’emblée. C’est en tout cas, une classe super sympa avec des bateaux incroyables. On se régale ! ».
Mathilde Géron, Inter Invest
« C’était une journée à sensations, on a vendu du rêve aux invités ! Je les avais prévenus qu’on allait lever les coques, ils ont adoré ! Nous sommes plutôt contents de notre journée. C’était assez engagé sur la fin, on a failli cartonner le bateau deux fois sur des concurrents qui ont raté leur manœuvre. Plus de peur que de mal. C’était chouette car nous avons fait de bons bords, et tenté des départs bâbord pour faire notre vitesse comme on avait envie, sans être gênés, car c’est difficile de suivre les 4 bateaux de tête. Nous n’avons pas fait de boulette, réalisé une bonne tactique et de bonnes manœuvres. Pour des p’tits jeunes qui débutent, ce n’est pas si mal ! »
Axelle Pillain, Solidaires En Peloton
« C’était super bien avec des conditions ventées. Nous avons raté la première manche en attrapant la bouée, du coup nous avons écopé d’une pénalité. Le vent est monté progressivement et nous avons fait de meilleures choses avec de bons départ, des belles manœuvres bien coordonnées. Nous avons eu des montées d’adrénaline avec des levers de flotteurs incroyables, des moments un peu chauds parfois. Globalement, ce fut une belle journée, et j’avoue que j’ai découvert des sensations folles. C’était une première pour moi de régater dans ces conditions bien toniques. »
Inside Ocean Fifty : tacticien, le chef d’orchestre d’une symphonie sans couacs
« Dans trois longueurs, on vire ! », « Lay-line », « Le vent prend de la droite ! ». Pour qui observe les régates sur un plan d’eau, les manœuvres en Ocean Fifty s’enchaînent à la manière d’une chorégraphie bien rodée car largement anticipée. C’est le tacticien qui dicte le ballet sur les parcours inshore et la stratégie à plus long terme sur les offshore. Indispensable à bord, il est le garant du bon timing, du départ jusqu’à l’arrivée. « Être le maître du temps » comme le dit Aymeric Chappellier (Realites), c’est ce qui incombe au tacticien qui participe également aux manœuvres. Discussion sur les quais de Pornichet…
Yann Jauvin, Le Rire Médecin – Lamotte
« L’idée est de bien observer le plan d’eau et de penser à une stratégie avant le départ de la course. Le vent, le courant peuvent évoluer pendant le parcours, donc il faut sans cesse être attentif. C’est une adaptation tactique en permanence en fonction des adversaires. Concrètement, je dis à haute voix le déroulé des manœuvres et le timing. Sur ces petits parcours, je mets aussi les mains sur les manivelles car tout va très vite. Sur ces grands bateaux, il faut limiter le nombre de virements et d’empannage car la vitesse décroît rapidement et cela demande beaucoup d’énergie à chaque fois. Les régates au contact sont passionnantes, je me régale d’être ici sur cet Act 2 des Ocean Fifty Series ! »
Yann Eliès, Viabilis Océans
« Le tacticien a un rôle de chef d’orchestre. Tout le monde est tellement dans le jus, tout le monde a tellement la tête dans les manœuvres, qu’il est nécessaire d’avoir quelqu’un qui visualise le plan d’eau et les adversaires. On a beau avoir un plan tactique avant le départ, il y a sans cesse des revirements de situation et c’est ça qui est intéressant. Mon rôle est celui de l’anticipation : indiquer à quel moment placer un virement de bord ou un empannage, ou dans les phases de départ. La bonne communication est primordiale à bord et c’est pourquoi nous portons des casques. »
Aymeric Chappellier, Realites
“Le rôle du tacticien est multiple. On fait pas mal de colonne car sur les petits parcours tout le monde est sollicité. Je suis le maître du temps ! Mon rôle est surtout celui d‘avoir un petit coup d’avance. On définit un plan stratégique avant la course tous ensemble, c’est-à-dire que l’on choisit un côté d’emblée après la ligne de départ. Je suis en charge de la coordination et de l’annonce claire du temps qu’il reste au départ, à la lay line, à la marque. C’est une chorégraphie qui doit fonctionner parfaitement. Je suis souvent au milieu du bateau, je m’appuie sur ceux qui ont une vision à l’avant et qui annoncent les risées. L’Ocean Fifty à cinq est le nombre minimum de personnes pour faire ce type de parcours à la perfection. Il n’y pas une personne de trop, tout le monde est occupé ! »